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Ultima Mobility, une mobilité française et éco-responsable

Jeune start-up lyonnaise, Ultima Mobility vient d’annoncer la commercialisation effective de son vélo Multipath. Une information qui aurait pu passer inaperçue si ce modèle recyclé, recyclable et modulaire, ne donnait pas un grand coup de pied dans la fourmilière. Pour en savoir plus, nous sommes allés à la rencontre de Jérôme Mortal, CEO d’Ultima Mobility.

L’histoire d’Ultima Mobility débute en 2021. C’est la rencontre de trois hommes, Jérôme Mortal, Brice Epailly et Didier Mennechet, férus de mobilité et possédant de solides expériences dans la fabrication de vélos et le développement d’entreprise. A la suite de discussions passionnées, un constat s’impose : pour réussir la transition énergétique, il est essentiel d’accélérer la démocratisation de la micromobilité. Il convient donc de proposer des produits faciles à l’usage et abordables financièrement. Un pari osé au regard de l’évolution du marché du vélo ces dernières années.

Du made in France abordable

Si l’offre se développe sans cesse, les prix de vente augmentent de manière considérable. De plus, les vélos se complexifient avec la multiplication des commandes sur le guidon pour passer les rapports, choisir le mode d’assistance et contrôler le fonctionnement des suspensions. Un maximum de technologie qui peut rebuter un grand nombre de personnes à franchir le pas vers la bicyclette. D’autant plus qu’en ville, il est important de rester concentré sur son environnement sans se perdre dans des manipulations en tout genre.

Un alliage de plastique recyclé

Les cofondateurs d’Ultima Mobility font de la simplicité leur cheval de bataille. Mais ce n’est pas leur seul défi. « Dans ce marché concurrentiel, il est important de présenter un produit différent ayant une réelle valeur ajoutée. C’est la raison pour laquelle nous avons travaillé sur de nouveaux matériaux et de nouveaux processus de fabrication », explique Jérôme Mortal. Ainsi, le cadre, la fourche et la potence du Multipath sont en composite injecté. Celui-ci est composé à 50% de plastique recyclé et recyclable.

Du plastique déjà récompensé

Cette technologie permet d’obtenir un cadre de 2,8 kg et de le fabriquer en France dans des “Microfactory”. Ces dernières seront progressivement installées en France et en Europe pour produire au plus près de la demande. Et n’allez pas croire qu’un cadre en “plastique” ne fasse pas un bon vélo ! La version Trekking a participé à sa première épreuve, le 50 km gravel de Nature is Bike. Son pilote a terminé sur la 2e marche du podium !

Des composants français ou européens

Pour réduire l’empreinte carbone de la production, les responsables sourcent leurs composants au plus près du site de production de St-Priest, en banlieue de Lyon. « Le Multipath est une production locale. 98% des composants sont européens ; 90% de ces 98% viennent de France. Donc seuls 2% sont hors Europe » confirme Jérôme Mortal. La société collabore avec des marques comme Mavic « qui a développé à notre demande des roues City » dit fièrement le CEO, mais aussi Hutchinson qu’il a obligé à produire son pneu en France, Baramind, Look, Caminade, Magura et Valéo.

Moteur Valéo, 130 Nm de couple

Connu dans le monde automobile l’équipementier français Valéo fait une arrivée remarquée dans l’univers du vélo avec sa motorisation qui intègre une transmission. Si Ultima Mobility a choisi ce moteur pour équiper son vélo, ce n’est pas un hasard. Jérôme Mortal a fait partie de l’équipe qui a développé ce moteur. Il a quitté l’entreprise avant l’aboutissement final du projet mais il connaît parfaitement le produit. « Avec ses 130 Nm de couple et sa boîte de vitesse intégrée qui s’adapte au style de pédalage, ce moteur est intuitif. Il offre un pédalage naturel et sans prise de tête » confie-t-il. Tout cet environnement productif permet à Ultima de produire un vélo en deux heures, pour le modèle brut, sans peinture.

Le Multipath, un vélo évolutif…

Le Multipath, est un vélo produit en composite injecté capable de s’adapter aux besoins de son propriétaire dans le temps. Il est produit en France, sur commande. Le client choisit son modèle en fonction de ses envies : city, trekking, cargo ou cargo family. « Mais nous ne voulons pas enfermer le client dans son premier choix », explique Jérôme Mortal. « Si ses besoins évoluent, il peut faire transformer son vélo auprès d’un revendeur. Cela prend environ une heure. Plus besoin den acheter un autre. » Mais le Multipath, c’est également un vélo familial, sa géométrie étant conçue pour s’adapter au plus grand nombre de cyclistes. « Nous proposons un cadre bas en taille unique pour des personnes mesurant entre 1,40 et 1,90 m. Tout est dans l’angle du tube de selle » précise Jérôme. Avec son mètre quatre-vingt-dix, il partage le même vélo que sa femme.

…Protégé par une tracker

Autre atout non négligeable de ce vélo, son poids : 20 kilos avec la batterie de 500 Wh. Une version 620 Wh est également disponible. Enfin, le Multipath est équipé d’un tracker. Reprenant la technologie de la société nantaise Velco, le tracker envoie des alertes en cas de mouvements suspects. Il permet aussi de suivre le vélo et de déconnecter à distance la transmission. Le vélo devient alors inutilisable.

Perspectives

Avec ce vélo, ou devrait-on dire ces vélos, Ultima Mobility entend rendre accessible la mobilité douce au plus grand nombre. Ce produit évolutif, fabriqué à base de composants français et européens, reste en effet abordable. Comptez 2 990 € pour la version standard avec cadre brut et batterie de 500 Wh. Le 630 Wh est quant à lui vendu à 3 490 € avec possibilité de peinture sur le cadre. Et lorsqu’on demande à Jérôme Mortal quelles sont les perspectives pour le Multipath, il table sur « 1000 vélos d’ici la fin de l’année 2022 et 5 à 10 fois plus l’année prochaine. »