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Hippoko bike, un vélo cargo électrique abordable et bien équipé ?

vélo longtail Hippoko en action

Créé à Nantes, le Longtail Hippoko bike ne fait pas dans le Hi-Tech. Ici, point de connectivité. On mise sur la fiabilité de sa conception, sa simplicité d’utilisation et son accessibilité tarifaire. Nous l’avons essayé, voici notre verdict !

A peine présenté que sur les réseaux sociaux, l’Hippoko, un longtail conçu à Nantes,se prend des critiques de la part de certains journalistes qui voient dans ce produit une chinoiserie. Et c’est vrai, les créateurs de la société Hippoko ne s’en cachent pas. «Nous n’avons pas l’assise financière suffisante pour développer “notre” modèle avec un cadre spécifique », explique Nathan Royer le fondateur. En revanche, pour lui, tout ce qui vient de Chine n’est pas à mettre à la poubelle. De nombreux fabricants de vélo se fournissent toujours là-bas. Tout repose sur la qualité du fournisseur.

Cargos trop chers…

Et sur ce point, Nathan n’a pas été avare de son temps. Il a passé deux ans à chercher les composants, à les assembler et à les tester avec un objectif : concevoir le vélo le plus efficace, fiable et surtout abordable. Un besoin né de sa frustration. Père de deux enfants, Nathan Royer a souhaité acquérir un vélo cargo pour ses déplacements quotidiens. Mais très vite, il déchante. Les prix de vente sont inabordables pour le tout-venant. Il faut débourser au minimum 3 500 € pour trouver un vélo-cargo électrique convenable. « Même avec les aides proposées par l’état ou les communes, cela reste une somme dont tout le monde ne dispose pas » explique-t-il.

Du concret et de l’humain

Il décide donc de concevoir son longtail idéal. Un défi pour cet homme qui n’a aucun lien avec l’univers du vélo si ce n’est sa passion. Mais avec de l’abnégation et du bon sens, il arrive à ses fins et lance la commercialisation de son vélo en 2023. Mais attention ! Si le vélo est visible sur la boutique en ligne, rien ne se fait sans échange. Appuyez sur le bouton « commander » et vous tombez sur les coordonnées de la boutique physique nantaise ou sur celle située à Angers. Rien n’est vendu par correspondance. Certes, à l’heure actuelle, le réseau est limité, tout comme la ressource, mais un troisième vendeur est désormais disponible en Île-de-France en la personne de Guillaume. Cette volonté de contact, Nathan Royer y tient. Car pour lui, il est important que les clients n’achètent pas un prix mais bien un objet de mobilité familiale.

Un cadre en taille unique

Rien n’a été laissé au hasard pour rendre le longtail Hippoko bike sûr pour ses utilisateurs. On retrouve donc un cadre en aluminium garanti deux ans. Celui-ci se révèle bien rigide, un critère essentiel lorsqu’on transporte de la charge. Néanmoins, malgré son tube supérieur incliné, il reste assez haut à enjamber, d’autant plus que l’espace est assez restreint. Il faudra faire avec ce petit défaut dans la mesure où le cadre n’existe qu’en une seule taille. En revanche, les coloris disponibles changent en fonction des productions.

Simplicité et fiabilité avant tout pour l’Hippoko bike

Au niveau des composants, les amoureux des produits à la mode, peuvent passer leur chemin. Ici point de connectivité ou de composants dernier cri. Nous sommes sur des éléments ayant déjà fait leurs preuves, tant en matière de fonctionnement qu’au niveau de la fiabilité. On trouve donc des freins à disque hydrauliques Tektro, efficaces mais manquant un peu de progressivité, ainsi qu’un dérailleur arrière Shimano Altus à 7 vitesses, couplé à une gâchette. Il est monté avec des roues de 24 pouces, permettant d’obtenir un bon compromis entre la stabilité et la qualité du roulage.

Confort minimaliste sur ce longtail

Ces dernières sont montées de pneus de 3 pouces de large donc à gros volume. Ce sont eux qui vont apporter un peu de confort au vélo dépourvu de toute suspension. Pour bénéficier de cet amorti minimaliste, on veillera à adapter la pression à la charge. On peut également compter sur la selle avec un rembourrage plutôt confortable.

Éclairage, des choix à revoir

Le Hippoko bike reçoit, bien évidemment, un éclairage qui fonctionne sur la batterie du vélo. Le phare avant offre une luminosité correcte sans être dingue. En revanche, son positionnement sur le panier, qui reste fixe lorsque la direction tourne, n’est pas idéal. Bilan, le faisceau ne nous accompagne pas lors des changements de direction. À l’arrière, on note la présence d’un feu de freinage. Problème, il n’y a pas de différence d’intensité si votre éclairage de position est allumé. Il ne sera alors utile que le jour.

Rapport prix/équipement au top pour l’hippoko bike

Sur le plan des périphériques inclus dans le prix de vente de 2399 €, là encore s’est bien vu. Tout est prévu pour que les trajets en famille se passent au mieux. On trouve donc des panneaux en bois pour le porte-bagages et les repose-pieds, des barres de sécurité réglables en fonction du type d’assise installée, deux coussins et le panier avant. On trouve également des pare-jupes transparents, réalisés spécifiquement pour le Hippoko. Sur notre modèle de test, le panier n’a pas de fond. C’est donc peu pratique pour transporter des petits objets. Mais une nouvelle version, avec une belle planche de bois, est désormais disponible. Notez que pour fixer des sièges enfants à l’arrière, il faut retirer le panneau de bois. Une opération qui est un peu fastidieuse.

Une béquille insaisissable

On le voit, le choix des composants vise en priorité à simplifier et sécuriser la vie à vélo. Un seul petit regret, la béquille. Elle offre une bonne stabilité au vélo, mais son positionnement très reculé rend son maniement compliqué. On ne parvient pas à mettre son pied dessus facilement et sa mise en place suppose une débauche d’énergie.

Double dose d’énergie pour l’Hippoko bike

Présentation de la double batterie montée sur le longtail Hippoko bike

Pour vous permettre de l’utiliser au quotidien, chez Hippoko, ils ont eu l’idée d’installer deux batteries. Sur un vélo à ce prix, c’est une excellente surprise. Mais les batteries ne fonctionnent pas comme sur certains modèles haut de gamme en alternance. Sur l’Hippoko, il faut intervertir les batteries puisque celle placée à l’arrière n’est en fait qu’une batterie de rechange. Quand celle de devant est vide, on s’arrête, on intervertit les batteries et on repart. Au début, c’est un peu une déception, mais finalement sur les petits trajets du quotidien cela permet d’en laisser une à la maison et de gagner quelques kilos. D’autant qu’avec une batterie de 480 Wh, on parcourt, sans charge sur le vélo, entre 45 à 50 km avec une batterie. On installera les deux pour des randonnées.

Un moteur puissant mais fade

Le moteur roue arrière Bafang RM G060, alimenté par une batterie puissante, offre un couple maximal de 80 Nm. On apprécie cette force au démarrage, avec une livraison d’énergie instantanée qui rassure. En revanche, une fois en vitesse de croisière, l’assistance devient très linéaire, voire un peu monotone, surtout sur terrain plat. Malgré le capteur de couple intégré au pédalier, il est difficile d’avoir de bonnes accélérations pour doubler. Le poids de 37 kilos du vélo se fait alors sentir.

Un paramétrage à revoir

La faute au paramétrage : chaque mode d’assistance vous emmène jusqu’à une vitesse définie. Pour regagner un peu de peps, il est alors important de jouer avec les 7 vitesses du dérailleur. On peut aussi pousser l’assistance au maximum (il y a 5 niveaux). Mais attention alors à l’autonomie de la batterie. Il faudrait effectuer un vrai travail sur le logiciel de fonctionnement du moteur pour un meilleur étagement de la puissance délivrée. Cela apporterait un peu de fun à l’Hippoko.

Une conduite agréable et un vélo très bien équipé

Terminons l’essai en parlant de la position de conduite. Contrairement à de nombreux longtails, ici le poste de pilotage n’est pas spécialement haut en dépit d’une potence bien relevée. Si vous aimez une posture bien droite sur un vélo vous risquez d’être déçu. Ici, la position est légèrement portée sur l’avant, donc un peu plus sportive. Mais sans excès rassurez-vous. Le retour du cintre vers le pilote favorise une bonne prise en main. Ainsi, on garde une bonne visibilité de son environnement tout en conservant un œil attentif sur le grand écran central.

Les infos essentielles

Celui-ci délivre des informations, telles que la vitesse, le niveau de charge et le niveau d’assistance. Un appui long sur le bouton + permet quant à lui de mettre en fonctionnement l’éclairage. Notons enfin l’excellent rayon de braquage de l’Hippoko bike qui facilite grandement les manœuvres dans les petits espaces. En revanche, un ressort de direction serait le bienvenu pour rendre la direction plus ferme, surtout lorsqu’on roule chargé.

Notre verdict

L’Hippoko bike est un bon vélo longtail d’entrée de gamme. Si sa motorisation, bruyante, est un peu décevante, car trop linéaire, elle a néanmoins le mérite d’être réactive et puissante sur les démarrages. Et ça, c’est rassurant. Mais ce qui nous a clairement surpris sur un vélo de ce prix, c’est le pack des équipements inclus. On a pour ainsi dire rien à rajouter hormis les sièges enfants si nécessaire. Le pari de Nathan Royer de concevoir un vélo familial et sûr semble en bonne voie. Pour ce qui est de la fiabilité, nous ne nous prononcerons pas après 4 semaines de test. Mais au regard des composants, cela devrait le faire.

On aime : Tous les accessoires de série • La stabilité du vélo • La batterie de réserve • Le prix de vente

On regrette : pas de rappel de direction • assistance fade • garde-boue avant trop court • 2batteries, 2 clés différentes

Caractéristiques

  • Cadre : aluminium
  • Fourche : rigide
  • Transmission : Shimano Altus, 7 vitesses
  • Freins : disques hydraulique Tektro
  • Selle : confort
  • Eclairage : sur batterie avec feu stop
  • Pneus : Kenda, 24×3’’
  • Moteur : Bafang roue arrière
  • Batterie : Lithium ion, 48 V/10 Ah
  • Autonomie : 45 km/batterie
  • Temps de charge : 5 h
  • www.hippoko.com