L’attrait du vélo pour les constructeurs automobiles
Mini annonce son partenariat avec Angell Mobilité, Toyota est partenaire de Douze Cycles… L’industrie automobile se laisse séduire par la bicyclette.
Ce matin, en prenant mon petit déjeuner, je scrollais sur Linkedin pour checker rapidement l’actualité du vélo. Oui, je sais, ce n’est pas bien. On laisse les écrans de côté pendant les repas ! Quoi qu’il en soit, un post retient mon attention. On y parle de l’arrivée des constructeurs automobiles dans l’univers du vélo. Si ce post fait suite à l’annonce du partenariat entre Angell Mobility fondé par Marc Simoncini, et le constructeur automobile Mini, le phénomène n’est pourtant pas nouveau. Mercedes, BMW, Renault, Porsche, Citroën, Lancia… tous ces constructeurs ont tenté ou tentent leur chance. A la suite de ce post, les commentaires fusent. Ils font référence au Greenwhashing, vous savez cette stratégie marketing utilisée par les entreprises pour se créer une image verte.
Toyota, Mini, une véritable inspiration à la mobilité durable
Nul doute que pour certaines marques, l’engagement dans l’univers du VAE n’est pas exempt de cette arrière pensée. Pourtant, les discours de Guillaume de Sazilly, directeur de Mini France, et de Thomas Lybeer, directeur adjoint marketing chez Toyota France, m’incitent à penser que ces investissements ont réellement pour but d’améliorer la mobilité en offrant de moyens de transport décarbonés. Pour y parvenir, ils sont prêts à se retrousser les manches en développant tout un écosystème autour de la mobilité durable. C’est la même démarche chez Porsche qui, en rachetant le motoriste Fazua, entend profiter du savoir-faire des ingénieurs de l’entreprise munichoise.
Toyota s’associe à Douze Cycles
Vous n’êtes pas sans savoir, que Toyota France s’est associé avec la firme dijonnaise Douze Cycles à la fin de l’année 2022. Ce partenariat est entré en vigueur en 2023 avec la conception et la commercialisation d’un tout nouveau vélo cargo, le Verso Douze Cycles x La Mobilité Toyota. Mais cette association n’a pas pour objectif de donner bonne conscience au constructeur automobile japonais. Cela fait déjà de nombreuses années que celui-ci s’est engagé dans une mobilité décarbonée. En 1997, il lançait la Prius, un modèle de voiture hybride. Chez Toyota, ils ont même tenté l’aventure de la voiture électrique avec pile à combustible.
Une intégration volontaire du Verso au sein des concessions Toyota
En se lançant dans l’aventure du vélo cargo, Toyota veut avant tout proposer à ses clients, l’accès à de nouveaux véhicules électriques. C’est pour cela que le Verso, ce vélo cargo conçu, fabriqué en grande partie et assemblé en France, sera commercialisé dans les concessions Toyota. « Il n’y aura aucune obligation » précise Thomas Lybeer, « mais la demande est déjà forte chez nos 270 concessionnaires. » De plus, pour les concessionnaires, la vente d’un vélo cargo se rapproche beaucoup de celle d’une auto sur le plan des démarches administratives : Le Bicycode correspond à l’immatriculation, le numéro de châssis du vélo au numéro VIN d’une voiture… les deux mondes ne sont pas si différents.
Une formation spécifique pour la vente et le SAV du Verso
Suite à la lecture des lignes ci-dessus, je sens une certaine tension monter en vous. « La vente d’un vélo, cargo n’a rien à voir avec celle d’une voiture. Qui va gérer l’entretien, le SAV ? C’est encore le vélociste du coin qui va gérer le sale boulot ? » J’entends toutes ces réserves. Chez Toyota aussi on les a prises en compte. Ainsi, pendant plusieurs mois, techniciens et commerciaux ont été formés à la vente et au SAV de ce produit spécifique. Pas moins de 1700 personnes ont suivi la formation. De plus, en collaboration avec les techniciens de chez Douze Cycles, toutes les concessions qui le souhaitent vont pouvoir acquérir les outils indispensables à l’entretien et la réparation du Verso.
L’expertise Toyota au sein de l’atelier Douze Cycles
Mais cette association ne va pas en sens unique. Chez Douze Cycles on profite du savoir-faire en matière de processus de fabrication. Ainsi dans le nouvel atelier Douze Cycles en charge de la fabrication des modèles Verso et Hêta, de nouveau process de production issus du monde automobile ont été appliqués. On trouve ainsi un chef d’atelier, formé sur tous les postes de production. Celui-ci est le référant des autres salariés de l’atelier. De plus, les opérations de montage ont été parfaitement rationalisées.
Le jeu des différences entre le Verso et l’Hêta
Les deux modèles de vélos cargo, dont la commercialisation est simultanée, reposent sur le même châssis. Ils offrent tous les deux un cadre ouvert pour un accès à bord facilité, et de nombreuses possibilités de personnalisation en fonction des besoins de chacun. Les différences se situent au niveau de la couleur. Le Hêta est bleu alors que le Verso est rouge. De plus, le modèle Toyota reçoit une motorisation Yamaha. « Toyota étant actionnaire de Yamaha, nous avons pu sécuriser notre approvisionnement » explique Thomas Lybeer. De son côté le vélo Cargo Hêta de Douze Cycles adopte une motorisation Shimano Cargo. Enfin le prix de vente de ce dernier commence à 5990 € contre 6190 € pour le modèle Verso Douze Cyclesx La Mobilité Toyota.
