La décision a été annoncée le 21 mars : Paris veut instaurer une taxe sur les scooters, vélos et trottinettes en libre-service pour mieux réguler la présence de tous ces engins sur l’espace public et permettre aux piétons de circuler sur les trottoirs en toute sécurité. Cette décision n’a rien de vraiment surprenante. Elle était dans l’air du temps depuis plusieurs mois.
L’arrivée des premiers vélos en libre-service à la fin de l’année 2017 et leur prolifération sur les trottoirs de la capitale avait fait couler beaucoup d’encre. Dépassée par la multiplication des vélos en libre-service, la Mairie de Paris avait réuni les opérateurs pour leur demander de respecter une charte de bonne conduite (entretien des vélo, ramassage des épave, veillez au bon stationnement des vélo…) Et l’affaire aurait pu en rester là !
En effet, la plupart des flottes lancées fin 2017, début 2018 (Gobeebike, OFO, Obike, Mobike) dans les rues de la capitale ont d’ores et déjà tiré leur révérence, laminés par un vandalisme insupportable et par des business plans mal ficelés : à 50 centimes la demi-heure d’utilisation, difficile de rentrer dans ses frais. Ainsi, aujourd’hui, seul Mobike avec ses vélos orange et gris, est encore là !
Toutes personnes circulant sur les trottoirs en trottinette électrique s’expose à 135 € d’amende
Christophe Nadjovski
L’affaire aurait pu en rester là ! Mais c’était sans compter avec la déferlante des trottinettes électriques en libre-service. On ne compte pas mois de 9 opérateurs aujourd’hui qui proposent des trottinettes électriques en libre-service dans les rues de Paris (Lime, Bird, Bolt, Wind, Tier, Voi, Flash, Hive et Dott). Contrairement à leurs homologues du vélo, ces opérateurs n’hésitent pas à faire payer leur service au prix fort : 1 € le déblocage de la trottinette et 15 centimes la minute d’utilisation. Bilan, c’est une affaire qui marche malgré quelques dégradations et les trottinettes pullulent sur les trottoirs. Rarement bien stationnées, souvent parterre, à cause de malveillance ou sous l’effet du vent, elles entravent la bonne marche des piétons. Quant à leur usage, il tient parfois du miracle qu’il ne se termine pas en catastrophe, tant les usagers font parfois preuve d’inconscience !
Les trottoirs appartiennent aux piétons. Les trottinettes et vélos sur les trottoirs posent un problème de sécurité.
Christophe Nadjovski
Les recettes de cette taxe permettront de financer 2500 places de stationnement dédiées au free-floating
En annonçant son intention de taxer les trottinettes, vélos et scooters en libre-service, la mairie de Paris entend calmer je jeu et réguler tout cela. Le projet prévoit d’instaurer une redevance, que paieront toutes les entreprises privées proposant des locations en free-floating, en fonction du type et du nombre d’équipements concernés. Cela pourrait s’élever à 20 euros par an pour un vélo classique ou électrique, 50 euros par an pour une trottinette électrique et 60 euros par an pour un scooter électrique. Les prix évolueront en fonction du nombre de véhicules de chaque opérateur. Le projet fera l’objet d’une délibération soumise au vote des élus parisiens au début du mois d’avril.