La présence de bons freins à l’avant et à l’arrière est indispensable mais cela ne suffit pas toujours face à l’inattendu. C’est pour améliorer la sécurité des cyclistes que Bosch a développé un système de freinage ABS pour les vélos. Nous l’avons testé.
Nous avons tous entendu parler du système ABS, créé par Bosch il y a 40 ans. Il est aujourd’hui présent sur la plupart des voitures et motos modernes. Ce système permet de réguler la puissance du freinage appliquée sur les roues, lors d’un freinage d’urgence, afin que l’automobiliste puisse garder la maîtrise de son véhicule (ou que le motard ne passe pas par-dessus le guidon). L’année dernière, la société allemande avait décidé de développer un ABS pour vélos à assistance électrique. Pourquoi ? Parce que ces vélos, plus lourds que les modèles classiques, sont souvent équipés de puissants freins à disque pour pouvoir être stoppés. Et lors d’un freinage d’urgence, on peut vite bloquer la roue avant et perdre ainsi le contrôle de son vélo.
En temps ordinaire, le cycliste a peur d’utiliser le frein avant
L’autre problème relevé par les ingénieurs de Bosch, c’est que les cyclistes n’utilisent que très rarement le frein avant, par peur de la chute. Or, en cas de danger, son freinage est bien plus puissant que celui du frein arrière. Pour redonner confiance aux utilisateurs, leur donner envie d’utiliser le frein avant (et leur permettre de le faire en toute sécurité), il fallait appliquer la technologie ABS au VAE. Les ingénieurs de chez Bosch se sont mis au travail en collaborant avec les équipes techniques de Magura, spécialiste du freinage, que ce soit en vélo ou en moto. Les premiers systèmes d’ABS pour vélos sont directement dérivés de ce qui existe pour les motos. Placé sur la roue avant et couplé à une régulation anti-levage de la roue arrière, l’ABS permet de réguler la puissance du freinage.
L’ABS est monté sur un vélo riese & Müller qui pèse plus de 30 kg
Aujourd’hui, le système est arrivé à maturité et on le trouve de série sur certains VAE haut de gamme à plus de 4 500 €. Eh oui, la sécurité a malheureusement un coût… Le système se compose de freins à disque Magura associés à un capteur de rotations, qui lit le mouvement des roues et analyse les variations intervenant au niveau de leur vitesse de rotation afin d’accentuer ou de relâcher la pression du freinage. Ainsi, si un décollement de la roue arrière est détecté (ou un blocage de la roue avant repéré), le freinage sur la roue avant est régulé. Tout cela est géré par le boîtier de contrôle électronique situé à l’avant du vélo.
Maintenant que nous avons expliqué le fonctionnement, il est temps d’essayer le système dans des conditions réelles. L’ABS est monté, pour l’occasion, sur un vélo Riese & Müller qui pèse plus de 30 kg. Une belle bête qu’il faut pouvoir arrêter efficacement en cas d’urgence. Pour notre premier test, nous sommes vernis : il pleut. et qui dit « pluie à Paris » dit « chaussée bien grasse et bien glissante » !
Gérer la puissance du freinage sur la roue arrière
Une fois en selle, dès que l’assistance du VAE est active, un indicateur lumineux apparaît, comme sur une voiture, pour indiquer à l’utilisateur que le système ABS est bien connecté. C’est bon, on peut y aller ! C’est le moment de faire confiance à la technologie et de laisser derrière soi la peur de faire un soleil. Les premiers gros coups de freins sont donnés sur le plat, le vélo étant lancé à 24 km/h. Comme il n’y a pas d’urgence réelle, nous n’utilisons que le frein avant. Ça passe sans bloquer.
Cela nous met en confiance. Mais le freinage est un peu timide. Ceux qui suivront seront bien plus francs. Même en y allant franco, la roue avant ne se bloque pas. Lorsqu’on tire sur les deux leviers en même temps, la distance de freinage est vraiment réduite. Le seul bémol, sur sol mouillé, c’est que la roue arrière dérape mais cela se gère sans problème.
Avec le système ABS de Bosch pour e-bikes, nous sommes armés pour effectuer un freinage d’urgence.
On progresse encore dans notre test. Maintenant, nous sommes dans une descente et le vélo file à 38 km/h. On y va à fond sur le levier de frein et on s’arrête en toute sécurité. Finalement, on finit par s’amuser en donnant de grands coups de freins (qui allument le feu arrière pour signaler à ceux qui suivent qu’on ralentit) avec toujours la même satisfaction : on s’arrête véritablement en toute sécurité. Pas de doute : avec le système ABS de Bosch pour e-bikes, nous sommes armés pour effectuer un freinage d’urgence devant une portière qui s’ouvre inopinément ou un piéton qui traverse sans regarder. Il ne reste plus qu’à gérer la puissance du freinage sur la roue arrière pour éviter un dérapage incontrôlé. C’est un vrai plus pour la sécurité des cyclistes. Dommage qu’il ne soit pas accessible (pour l’instant) pour toutes les bourses et que le système de gestion logé sous le guidon soit encore aussi imposant.