Les relations entre la SNCF et les cyclotouristes pourraient donner lieu à une roman tant elles sont fluctuantes et souvent tendues. La faute à une politique du transporteur ferroviaire qui varie sans cesse et sans aucune concertation avec les usagers, au gré de ses impératifs économiques. Bilan, cet été, de nombreux cyclotouristes qui misent sur l’intermodalité Train + Bicyclette, se sont vus refuser l’accès à bord faute de place pour leur monture. Les témoignages ne manquent pas sur les réseaux sociaux dans lesquels les cyclotouristes expliquent comment on leur a intimé l’ordre de descendre du train malgré des billets conformes. Certains d’entre eux auraient même été descendus de force, avec recours à la police ! Beaucoup d’entre eux dénoncent la politique anti-vélo de la SNCF.
La situation est telle que l’association cyclotouriste CycloTransEurope a envoyé une lettre à Elisabeth Borne, Ministre de la Transition écologique et solidaire pour qu’elle demande à la SNCF de « prendre des mesures urgentes pour accueillir les cyclistes correctement. » Il faut dire que ces derniers temps, la SNCF a largement diminuer le nombre des emplacements vélos dans ses trains. Pourtant, la SNCF a été un des premiers transporteurs ferroviaire a autoriser le transport de vélo dans ses rames dès le début des années 2000. Mais depuis quelques temps, la tendance va plutôt vers la réduction du nombre de place réservées au transport des bicyclettes. Ainsi, en 2017, la SNCF a supprimé sans aucune concertation les quatre emplacements vélo présents dans les TGV Grand EST. Ils ont été également réduits de 4 à 2 dans les TGV Atlantique. Quant aux TGV internationaux (Lyria, Thalys), ils n’acceptent pas les vélos. « Une politique d’autant plus absurde que le nombre de Français désireux de se passer de leur voiture durant l’été au profit du combo train/vélo ne cesse d’augmenter » lance le président de la FUB Olivier Schneider. Pour se défendre, la SNCF précise qu’il « n’existe pas de restriction de place pour les vélos démontés et rangés dans une housse. » Reste à savoir si les responsables de la SNCF ont déjà essayé de transporter un vélo ainsi emballé avec des enfants, des bagages et dans des gares sans ascenseurs ou escalators !
Pour tenter de rejoindre leur destination, les cyclotouristes n’ont plus qu’à se rabattre sur les TER et les Intercités, mieux équipés en emplacements vélo. Le problème, c’est les détours que cela imposent. La durée des transport devient alors rédhibitoire. Essayez donc de rallier Marseille à Brest en une seule journée dans ces conditions…
L’association CycloTransEurope souhaiterait donc que Madame la Ministre demande à la SNCF de se conformer au texte voté à l’automne dernier, d’allouer huit places vélos dans tous les trains de l’Union Européenne, même si pour l’instant, celui-ci n’est qu’une recommandation. Affaire à suivre !