Prix : 6400 € – Poids : 30,3 kg – Capacité : 800 Wh
La fiche technique présente le Giant Stormguard comme un SUV. C’est étrange comme le monde du cycle s’inspire de celui de l’automobile dans la segmentation de son marché. Nous avons les vélos urbains (les citadines), les vélos sportifs (les routières) et aujourd’hui les modèles Trekking (SUV). Ces derniers sont censés aimer le bitume et les sentiers. C’est dans cette catégorie que se classe donc notre vélo de test. Voici notre verdict !
- On aime : Finition du cadre • Confort en selle • Possibilité de mettre un bidon
- On regrette : La capacité de 15 kilos du porte-bagages • Les pneus pas assez roulants
Le Giant Stormguard a un profil de judoka poids lourd
Quand on découvre le Giant Stormguard E+ 2, un mot nous vient à l’esprit : énorme ! Mais très vite il est clair que ce sentiment émane avant tout du porte-bagages. Là où certains fabricants jouent la carte du minimalisme, ici, pas de doute sur sa présence. Il faut dire qu’il est positionné assez haut. Une caractéristique probablement due au fait qu’il prend attache directement sur le cadre et qu’il doit pouvoir laisser la roue arrière utiliser tout son débattement sans toucher le porte-bagages.
Il faut les emmener les gros pneus
L’impression de lourdeur provient également des pneus. Nous ne sommes clairement pas sur des modèles taillés pour le bitume. Ces pneus Maxxis en 27.5×2.60” proviennent directement d’une gamme VTT : avec leurs gros crampons centraux et latéraux, ils aiment à n’en pas douter les chemins de terre sur lesquels ils offrent un grip rassurant.
En revanche, sur le bitume, il faut les emmener. Et surtout, c’est fou le bruit de roulement qu’ils font sur le bitume. Les cyclistes qui nous précèdent sur les pistes cyclables nous entendent arriver. Alors oui, pas de doute, ce sont bien ces deux éléments qui donnent au Giant Stormguard une silhouette massive. Mais c’est aussi ce qui lui confère une vraie polyvalence d’usage.
Confort XXL pour le Giant Stormguard
Naturellement ce ne sont pas les seuls éléments à entrer en jeu lorsqu’on parle de SUV dans le monde du vélo. Cette terminologie supposant que le vélo puisse s’aventurer sur tous les types de terrain, c’est tout naturellement que les concepteurs ont adjoint au Giant Stormguard E+2 une double suspension. On se retrouve donc avec un débattement de 100 mm à l’avant et à l’arrière.
Notez que ces deux suspensions sont réglables en fonction du poids du pilote, et en détente. N’hésitez pas à demander au revendeur de vous expliquer comment s’effectuent ces ajustements afin de profiter pleinement des suspensions. Car disons-le franchement, elles ne sont pas là pour faire de la figuration. Bien réglées, elles génèrent un confort de roulage XXL. Déformation de la chaussée, chemin de terre, dos d’âne, pavés, ça passe sans même s’en rendre compte.
Une assistance efficace
Le Stormguard E+ 2 possède également un moteur central SyncDrive Pro2 développé en collaboration avec Yamaha. Les 85 Nm de couple maximal développés par le moteur ne sont pas de trop pour lancer le vélo. Ce couple assure également des relances efficaces pour doubler ou gravir des montagnes. Le moteur est alimenté par une batterie de 800 Wh qui permet de parcourir sans problème, en variant les modes d’assistance et en luttant contre le vent, jusqu’à 130 km.
Cette motorisation est couplée à une transmission Shimano Nexus 5 associée à une courroie Carbone Gates. Pour un usage urbain, c’est vraiment top : c’est propre, silencieux et peu exigeant en termes d’entretien. En revanche, si vous empruntez des chemins boueux, il faudra penser à nettoyer la courroie après chaque sortie.
Au niveau de l’assistance, le pilote peut choisir entre 5 modes : Eco, Tour, Active, Sport et Power. Tous ces modes se sélectionnent via la commande Ride Control Ergo 2. On trouve également un mode Smart Assist qui permet alors à l’interface d’analyser automatiquement les besoins de puissance utiles au cycliste. A l’usage, ce mode se révèle vraiment sympa. Il nous libère l’esprit d’une tâche afin de se concentrer sur le pilotage et l’utilisation des vitesses. Néanmoins il rend également les coupures et relances du moteur un peu plus perceptibles lorsque l’on évolue autour des 25 km/h.
Le Giant Stormguard E+ 2 sur le terrain
Passage de jambe compliqué
La géométrie du cadre, aux finitions impeccables, est telle que l’enjambement n’est pas forcément des plus simples. En effet, même si le tube diagonal est légèrement abaissé, passer sa jambe au-dessus de ce dernier n’est pas facile. Bien sûr, on peut choisir d’envoyer sa jambe au-dessus de la selle et du porte-bagages. Mais comme nous l’avons évoqué précédemment, celui-ci est assez haut et large. Et cela se complique encore quand il y a une ou deux sacoches. Heureusement, on peut, grâce à la tige de selle télescopique, abaisser la selle pour améliorer le passage.
Un cintre un peu large pour la ville
Une fois en selle, la position de pilotage est légèrement portée sur l’avant. De plus, le cintre est assez large. Si en ville cela peut être pénalisant, en revanche c’est très agréable et efficace sur des petits sentiers tournicotants. Les poignées offrent un appui confortable aux mains tout comme la selle Vivo. De plus, toutes les commandes présentes au niveau du guidon tombent bien sous les mains.
Confort et confiance
Le Giant Stormguard E+ 2 offre un excellent compromis entre la rigidité du cadre, qui procure une bonne réactivité au vélo, et le confort. Après 40 kilomètres, on ne ressent aucune lassitude ni douleur, que ce soit au niveau de l’assise ou des bras. De plus, dans les descentes, on n’hésite pas à lâcher les freins tant le vélo reste bien dans sa ligne. Et puis, on peut compter sur la puissance des freins à disque hydrauliques pour s’arrêter. Cependant, nous avons trouvé l’arrière un peu trop direct avec des blocages de roue trop fréquents.
Mais il faut pousser l’assistance
En revanche, en mode Eco ou Tour, on sent clairement que les pneus ne sont pas conçus pour le bitume. Il faut les emmener et ça chauffe dans les cuisses. Mais dès que l’on pousse dans les niveaux d’assistance, plus de problème. De plus, en forêt, ils rassurent avec leur qualité d’accroche.
En conclusion
Si nous avons trouvé les pneus Maxxis un peu trop lourds à emmener en ville, nous avons pris beaucoup de plaisir au guidon de ce vélo. Nous avons également apprécié sa polyvalence qui nous a permis de profiter des sentiers du parc de Saint-Cloud. Et nous avons aimé la lisibilité de l’écran intégré à la potence.
Caractéristiques
- Cadre : aluminium
- Fourche : SR Suntour XCR 34, 100 mm
- Amortisseur : Fox Float DPS
- Transmission : Shimano Nexus, 5 vitesses ; pédalier Gates 42 dents
- Freins : disques hydrauliques Shimano Deore BR-MT420, 203 mm
- Selle : Selle Royal Vivo
- Eclairage : av. Supernova M99 Mini Pro, ar. Supernova E3 intégré au porte-bagages
- Pneus : Maxxis Rekon 27.5 x 2.6”
- Moteur : Giant SyncDrive Pro2 by Yamaha
- Batterie : Giant EnergyPak
- Temps de charge : 6 heures
- Autonomie : 135 km
- Distributeur : www.giant-bicycles.com