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Sécurité : Casque ou pas casque ?

Voilà un sujet des plus clivants au sein de la communauté des cyclistes urbains. Chacun y va de ses arguments pour justifier ses positions et les débats peuvent parfois être houleux. Et le sujet devrait être au cœur des discussions dans les prochains jours avec l’arrivée, au Sénat d’un texte, déposé par François Bonneau du groupe union centriste, visant à rendre la port du casque obligatoire à vélo mais aussi sur tous les engins de déplacement personnel motorisé (EDPM)… Les réseaux sociaux vont s’échauffer !!! Tout comme les discussions qui vont se tenir le 13 janvier dans l’hémicycle.

C’est le nombre qui sauve

Nombre d’associations et de groupements comme le Club des Villes et Territoires cyclables et marchables, montent déjà au créneau en faisant part de leurs craintes, l’obligation du port du casque risquant d’entrainer une baisse de la pratique. Pour Jacques Fernique, sénateur du groupe écologiste et co-président du CVTCM), cette discussion est un non-sens.

Et c’est vrai que cette obligation du port du casque a probablement contribué à la disparition, dans les années 70, du vélo Solex et de la mobylette que nos grands-parents enfourchaient, sans casque pour aller faire leurs courses. Mais à l’époque les conditions de circulation, bien moins denses mais avec des vitesses beaucoup plus élevées, n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui. Françoise Rossignol estime que « l’augmentation de la sécurité des cyclistes passe par une réduction de la vitesse des automobiles et la visibilité des usagers de la petite reine. Plus ils sont nombreux, plus ils sont visibles et donc mieux protégés. »

Port obligatoire du casque, mort du vélotaf

A l’aube de la discussion de l’article sur l’obligation du port du casque au Sénat, l’association « Mon vélo est une vie » n’a pas hésité à lancer un petit sondage sur Facebook. A la lecture des réponses, il semblerait que beaucoup d’internautes soient pour le port du casque mais contre l’obligation pour les adultes. Pour nombre d’entre eux, « obliger est voué à l’échec, il faut plutôt éduquer afin que cela devienne un automatisme comme la ceinture en voiture. »

Les adeptes du casque mettent en avant leur sentiment de sécurité ou leur besoin de se protéger suite à une chute. D’autres reconnaissent le porter en général… « mais pas pour aller acheter le pain ».

Améliorer les aménagements cyclables

Pour les réfractaires, ce n’est pas le port du casque qui sauve une vie mais bien la qualité des infrastructures cyclables. Et pour justifier leurs propos, ils prennent comme toujours l’exemple des Pays-Bas. Et c’est vrai que là-bas, personne ne porte de casque. Oui mais voilà, en Hollande, outre un respect bien plus grand des règles de circulation, les aménagements urbains ont toujours été pensés en intégrant le vélo, là où en France, les villes ont été pensées pour la circulation automobile. Aussi, aujourd’hui, il faut réaménager et cela est bien plus compliqué que de bâtir directement pour le vélo !

Un manque de compétences

Cela est d’autant plus compliqué que, comme l’a fait remarquer Françoise Rossignol lors de la conférence du Club des villes et territoires cyclables et marchables, « on manque en France de vraies compétences pour la réalisation des aménagements cyclables. » Les techniciens ont beau allé voir comment ça se passe dans les pays du Nord de l’Europe, ce qui marche là-bas n’est pas toujours adaptable chez nous… question de culture et d’histoire. On est donc plus dans le colmatage que dans de la conception bien pensée. Et parfois, les aménagements proposés sont plus dangereux que la circulation automobile, comme les petites bordures discontinues des pistes cyclables parisiennes très accidentogènes.

Une fois encore le débat qui s’annonce risque fort de tourner en rond et de ne déboucher sur rien de constructif. Quoi qu’il en soit, chez nous, au sein de la rédaction, nous avons fait le choix du casque car, même si la tête n’est pas la plus touchée en cas de chute, cela peut éviter bien des dommages en cas de choc.