Le manufacturier londonien ne pouvait pas rester inactif face à l’engouement des cyclistes pour le vélo à assistance électrique. Mais pas question de dénaturer ce qui a contribué au succès du Brompton…
Prix : à partir de 2 995 € – Poids : 16,5 kg – Batterie : 300 Wh
En créant le premier Brompton, Andrew Ritchie, fondateur de la marque, souhaitait proposer un vélo à l’encombrement et au poids minimum avec une durabilité, une fiabilité et un plaisir de pilotage optimaux. Un cahier des charges qui tenait déjà de la gageure avec un vélo pliant classique. Cela allait devenir un véritable casse-tête pour les ingénieurs chargés de créer le Brompton électrique. Comment parvenir à conserver l’allure typique et le système de pliage spécifique et compact de ce vélo en ajoutant une assistance au pédalage ?
L’électrification ne modifie pas la silhouette du Brompton
D’un point de vue esthétique, on peut dire, en découvrant la bête, que le pari est plutôt réussi. Très peu d’éléments permettent de différencier la version classique de la version électrique. L’e-Brompton reprend les spécificités qui ont fait le succès du modèle classique, à savoir un cadre en acier, des roues de 16 pouces et le fameux système de pliage, qui a même été amélioré au niveau du déblocage de la roue arrière. Certes, la fourche et le boîtier de pédalier ont été bien renforcés mais sincèrement, il n’y a pas de quoi choquer un adepte du Brompton. Le cadre en lui-même n’a pas pris tant d’embonpoint que cela : sans la batterie (2,9 kg) mais avec le moteur, on passe de 11 kg pour la version 2 vitesses à 13,7 kg pour l’e-Brompton. Voilà qui reste tout à fait raisonnable ! Quand on ajoute le poids de la batterie, on arrive à 16,5 kg.
Le moteur est développé avec les ingénieurs de l’écurie de F1 Williams
Pour parvenir à ce résultat, les ingénieurs ont fait des choix technologiques qui peuvent surprendre. Comme le fait de placer tout le poids de l’assistance sur l’avant du vélo. Le petit moteur se situe dans le moyeu de la roue avant alors que la batterie, présentée dans un sac de transport, vient se fixer sur le tube de direction. Lorsqu’on roule, cela ne se ressent pas du tout mais quand on souhaite le soulever, le temps de passer un trottoir, le vélo est totalement déséquilibré. Il faut dire que les solutions permettant d’électrifier le Brompton tout en conservant le système de pliage n’étaient pas très nombreuses. Pour tenter de remédier à ce petit désagrément, les ingénieurs travailleraient sur la conception d’un moteur pédalier. En attendant, il faudra se satisfaire de cette situation. On notera que le développement du moteur s’est effectué en collaboration avec les ingénieurs de l’écurie de Formule 1 Williams.
Le moteur du e-Brompton séduit par sa souplesse
A l’usage, le moteur de ce e-Brompton se montre beaucoup plus souple et fluide que d’autres types de motorisation similaires. Ceci est probablement dû à la présence d’un capteur de puissance au niveau du pédalier. Ainsi, à l’usage, on ne ressent pas le moindre à-coup, ni la moindre brusquerie au démarrage. Le surplus de poids généré par l’ensemble moteur/batterie ne modifie pas les qualités de roulage du vélo ni le confort de celui-ci. Malgré ses roues de 16 pouces, le Brompton passe relativement bien les obstacles. On peut très bien le rouler sans l’assistance et n’utiliser cette dernière que dans des raidillons ou en fin de parcours, lorsque la fatigue se fait sentir. Actuellement, toutes les commandes d’assistance se trouvent sur la batterie, ce qui n’est pas très pratique lorsqu’on souhaite changer de mode en roulant. Mais les ingénieurs planchent sur le développement d’une application smartphone, connectable via le bluetooth et qui permettra de contrôler tous les paramètres.
Avec sa petite taille, le e-Brompton se glisse partout
Durant notre test, nous avons pu rouler dans les rues de Londres et apprécier la dextérité et les qualités de roulage intactes de l’e-Brompton. Nous avons également pu expérimenter son pliage et son passage dans les transports publics. Au moment du pliage, il faut commencer par retirer la batterie. Livrée dans un sac, celle-ci se porte alors à l’épaule. Le principe de pliage reste identique. En revanche, 13,7 ou 14,7 kg à porter à bout de bras dans les escaliers, ça finit par peser… Heureusement, dans les couloirs du métro, il est possible de faire rouler le e-Brompton plié, en le tenant par le guidon. Une fois entièrement plié, il trouve facilement sa place dans un wagon. Finalement, notre seul vrai regret, c’est que ce vélo soit aussi cher. Mais quand on sait que c’est du tout fait main, en Europe…
- On aime : le système de pliage conservé – La qualité de roulage
- On regrette : Le déséquilibre des masses
Fiche technique
Cadre : Acier – Fourche : Acier – Transmission : Sturmey Archer 2 ou 6 vitesses – Pneus : Schwalbe marathon racer – Selle : Brompton Standard – Eclairage : Av. b&m Avy, ar. Spanninga Solo XE – Batterie : 36 V / 8,5 Ah Autonomie : 70 km – Temps de charge : 4 heures.