Ce matin, le club des Villes et Territoires Cyclables tenait sa conférence annuelle, l’occasion pour Pierre Serne, président du club, ainsi que pour les élus et les parlementaires mobilisés dans le cadre du club des élus nationaux pour le vélo, de réaffirmer que le vélo peut jouer un rôle dans la transition écologique.
Le 14 septembre 2018, le Premier Ministre Edouard Philippe présentait le Plan vélo, un projet ambitieux visant à tripler la part du vélo dans la mobilité d’ici à 2024. Le Plan prévoit ainsi un budget de 350 millions sur 7 ans pour accélérer la réalisation d’itinéraires cyclables et de stationnements vélos. Néanmoins suite à la crise des Gilets Jaunes, nombreux sont les acteurs « vélo » qui craignent de voir les budgets rabotés. « La suppression de certaines taxes, la détérioration des Radars, tout cela à un coût. Il convient donc de rester vigilant afin que le budget alloué au vélo ne soit pas diminué ou transféré vers d’autres actions », souligne Pierre Serne. « Autant dire que nous resterons sur nos gardes pendant l’étude du projet de loi au Sénat (2e partie du mois de mars) puis à l’assemblée Nationale au mois de juin. »
Au regard des défis à relever et des objectifs fixés, le Club des villes et territoires cyclables insiste sur la nécessité de ces financements. Il veillera donc à la sanctuarisation et à la pérennisation de ces aides en 2019 et à leur reconduction les années suivantes. Il veillera également à ce que les modalités et conditions de l’ appel à projets du fonds vélo ne restreignent pas sa portée en dissuadant ou écartant des porteurs de projets.
Par ailleurs, la mise en œuvre du Plan national vélo et mobilités actives doit s’ accélérer pour respecter les échéances qu’il a fixées. A commencer par une des mesures les plus ambitieuses du Plan : la généralisation de l’apprentissage du vélo qui appelle la mise œuvre de moyens à la hauteur de l’enjeu et l’implication de l’Education nationale. Le « savoir-rouler » prévoit que chaque enfant sache se déplacer à vélo et connaisse les règles élémentaires du code de la route à son entrée au collège à l’horizon 2022. De même pour le suivi des objectifs assignés à la SNCF en matière de stationnement vélo sécurisé dans les gares d’ici 2024. Rappelons que la Loi portant réforme ferroviaire disposait déjà en 2014 que la SNCF devait élaborer un plan de déploiement et de financement d’équipements de stationnement vélo dans et aux abords des gares prioritaires en concertation avec les collectivités locales, lequel n’a jamais été présenté depuis par l’opérateur malgré les relances du Club des villes et territoires cyclables.
Enfin, le club des Villes et Territoires cyclables insiste sur le fait que toute incitation économique visant au transfert modal de la voiture solo vers le VAE a des répercussions positives, notamment pour les trajet domicile/travail. C’est la raison pour laquelle le Club propose de renforcer les dispositifs d’incitations économiques en :
- En rétablissant la possibilité de cumuler le bénéfice du forfait mobilité durable et du remboursement de 50% de l’ abonnement transport en commun, dans le cadre de l’usage combiné du vélo et du transport public.
- En généralisant le forfait mobilité durable pour tous les salariés.
- En donnant au salarié la possibilité de bénéficier d’une aide de 50 euros par mois s’il opte pour l’achat d’un vélo en leasing/location longue durée avec option d’achat. Cette aide serait cumulable avec la prise en charge par l’employeur, de 50% de l’abonnement de transport public.